Expérience du Long COVID : « Les gens aiment pouvoir être présents. »

Expérience du Long COVID : « Les gens aiment pouvoir être présents. »

Vingt-trois ans, pleine de vie, et toute cette énergie disparaît du jour au lendemain : c’est ce qu’a vécu Marina Küng avec le Long COVID. Mais la maladie lui a aussi beaucoup appris.

« Vous tombez sur un bon jour », annonce Marina Küng au téléphone en riant. « Aujourd’hui, tout va bien. » Car souvent, ce n’est pas le cas. La jeune femme de 23 ans connaît bien la chanson. Elle aussi subit des montagnes russes, le fameux «grand huit du Covid. » « Je suis en case 5, j’avance en case 8, puis je recule jusqu’en case 2. » Ces revers sont difficiles à vivre, et source de frustration. « C’est comme un mauvais calendrier de l’Avent. Je ne sais jamais ce qui m’attend le lendemain matin. »

La joie de vivre : Marina Küng lors d’un vyage Interrail à l’été 2020. (Photo : privée)

D’habitude, Marina Küng déborde de joie de vivre. « Je veux répandre la bonne humeur dans le monde. C’est ma devise : je veux qu’elle soit contagieuse ! », dit-elle. Aujourd’hui encore, elle affirme qu’elle ne veut pas se laisser abattre, même si elle le reconnaît : « Le Long COVID m’a complètement tourneboulée. » 

En faire trop... puis s’effondrer 

Marina Küng habite à Immensee, dans le canton de Schwytz. Droguiste de formation, elle travaille dans une pharmacie à Zoug. Deux mois après avoir contracté le COVID-19 à la fin du mois de mars, elle semblait s’être rétablie. Elle s’est donc remise à travailler à fond et a en plus organisé un déménagement. C’était trop pour elle. « J’ai été prise d’un accès de faiblesse et j’ai dû aller à l’hôpital. » Elle s’est ensuite retrouvée en arrêt maladie à 100 % pendant une longue période.

Se remettre peu à peu de l’hospitalisation : même une petite promenade lui demande beaucoup d’énergie et d’endurance. (Photo : privée)

« Je n’ai pas assez respecté les signaux de mon corps », raconte Marina Küng avec le recul. « Je pensais que ça allait, même si j’étais complètement cassée après une journée de travail normale. » Aujourd’hui, elle peut à nouveau travailler à 20 %, même si elle doit parfois annuler sa venue. 

Problèmes neurologiques 

Depuis son hospitalisation, des problèmes neurologiques sont venus d’ajouter aux symptômes : elle ressent parfois un engourdissement dans les bras et les jambes. Marina Küng s’est donc rendue en consultation Long COVID à l’hôpital universitaire de Zurich. « J’ai senti qu’on me comprenait, et cela me donne de l’espoir et du courage », dit-elle. C’est aussi la raison pour laquelle elle participe désormais à deux études.

« J’ai été rassurée de constater que je n’étais pas seule, que beaucoup de gens vivaient la même chose que moi. »

Marina Küng a dû apprendre à économiser son énergie, elle qui vivait autrefois sa vie plein gaz. Elle doit désormais accepter que les courses et la lessive sont déjà des activités suffisamment fatigantes. Et elle s’intéresse à ce qui lui fait du bien, comme l’acupuncture ou les mouvements de yoga très doux. Parmi tout ce qu’elle a essayé jusqu’ici, ce sont les gouttes de CBD qui se sont révélées les plus utiles. « Cette substance peut aussi soulager les troubles neurologiques », explique Marina Küng. Le CBD l’aide notamment à dormir. « Je suis souvent fatiguée, mais je suis quand même agitée et j’ai du mal à dormir. Le CBD m’a aidée à me réguler. »

Marina Küng doit désormais suivre des séances de physiothérapie, car l’un de ses jambes est parfois un peu engourdie. Et elle doit avant tout faire preuve de patience envers elle-même. « On a aussi le droit d’être frustré à certains moments », estime Marina Küng. « Mais qu’arrive-t-il à mon corps ? Qu’est-ce qui ne fonctionne pas correctement ? » 

Bonne nouvelle : personne n’est sceptique 

« J’ai la chance d’avoir un entourage très compréhensif, tant sur le plan privé que professionnel », explique Marina Küng. « Je ne sais pas si j’aurais aussi bien réussi à surmonter cette période insensée, sinon. Je n’ose même pas imaginer comment j’aurais réagi si je m’étais heurtée à des sceptiques ou si j’avais eu des problèmes avec la caisse-maladie. »

« Je me suis rendu compte que les gens aiment pouvoir être présents ! »

La jeune femme a aussi dû apprendre à accepter l’aide des autres. Aujourd’hui, les choses vont mieux : « Je me suis rendu compte que les gens aiment pouvoir être présents pour moi ! » Un constat rassurant parmi toutes ces mauvaises nouvelles. Marina Küng a également appris à prendre du recul sur la pression de la performance permanente. 

Réapprendre l’estime de soi 

« J’ai toujours pensé que si j’arrivais à faire quelque chose, je faisais partie des bons, mais que si je n’y arrivais pas, les autres allaient me mépriser », raconte Marina Küng. Mais ce n’est pas une bonne idée de faire dépendre son estime de soi de ses performances. « Je fais aussi partie des bons, même quand j’en fais moins que d’habitude. Mon corps a déjà suffisamment à porter », dit-elle. On dirait presque qu’elle arrive à tirer profit des leçons subies ces derniers mois. « Absolument ! », répond Marina Küng avec conviction. « Certaines choses qui me sont arrivées m’ont aussi énormément appris. »

Le conseil de Marina Küng : les gouttes de CBD
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